C’est la fin ?

Oui et non.

La fin de notre périple en Amérique du Sud, oui. La fin de notre aventure, non.

Merci à Seb de nous avoir fait voir les choses ainsi.

Parce que l’aventure, c’est être ensemble tous les cinq, c’est avoir la chance de passer du temps en famille. Et on l’a promis aux enfants : nous retournerons faire la Bolivie, le Pérou et l’Équateur un été, en un mois et demi au lieu de trois, mais nous y retournerons !

En attendant, nous allons digérer tout ça et être tout simplement très reconnaissants, reconnaissants d’avoir vécu tous ces moments privilégiés ensemble. Notre famille est plus que jamais unie et fière d’encore mieux se connaître et s’aimer.

Un spécial merci à Michel, le papa de Barbara et à Martine sans qui nous n’aurions pas pu partir du tout. Ils nous ont accueilli deux ans et demi chez eux le temps de la construction de la maison et c’est grâce à cet argent économisé que nous avons pu vivre ce rêve.

Les enfants sont transformés. On savait que ça allait les changer mais pas à ce point. Ce sont vraiment des champions de l’adaptation. Pendant les trois mois et demi de voyage mais aussi pendant ces derniers jours de galère, ils ne se sont pas plaints, étaient sereins et ont passé leur journée à jouer ensemble pendant qu’on cherchait des solutions. Ils nous ont grandement facilité la tâche ! Ils peuvent être fiers de tout ce qu’ils ont appris et assimilés et nous ne parlons pas juste de connaissances académiques mais des connaissances relationnelles avec les autres et au sein de la famille. Un grand merci à eux d’être tels qu’ils sont avec leur singularité.

Merci aux enseignants des enfants qui ont transmis nos journaux. Merci à Gaëlle d’avoir fait vivre notre aventure à ses élèves. Les CP-CE2, c’était chouette de vous emmener partout ! Merci à mes élèves de m’avoir suivi. Pardon, Nathalie, je dis toujours « mes » élèves 😉

Un spécial bisou à la Team Hepburn qui travaille actuellement d’arrache-pied pour pouvoir honorer cette fameuse « continuité pédagogique ». Vous allez me manquer !

Merci à Pablo et à Marie, à Alice et Chloé pour leur soutien infaillible.

Merci à Andrée. Ce n’est que partie remise pour le Pérou 😉

Merci à nos amis qui par leur message et coup de téléphone WhatsApp nous ont envoyé de la tendresse. On vous aiiiiiiiiiiiiiiime !

Bon, c’est une de nos chansons préférées alors je vous la mets, comme ça 😉 C’est ici.

Le retour !

On est dimanche. Il est 16h. Notre avion est à 22h20. Nous décidons de partir à 19h même si l’aéroport est à 15 minutes. Mieux ne vaut pas stresser. Nous cherchons deux taxis par des applications. Un seul viendra. Il accepte de nous prendre tous les cinq en contournant un barrage policier par les petites rues…

Nous voilà dans l’avion avec une petite heure de retard, désinfection oblige, mais ce n’est pas grave, on a de la marge ! C’est la compagnie « Emirates Airlines ». François avait toujours rêvé de prendre cette compagnie, et en effet, c’est la classe ! Et… on a pris notre premier vrai repas depuis cinq jours !!!!!! C’est là où on voit que nos références sont un peu différentes… d’habitude un repas en avion c’est pas la panacée, là c’est devenu le bonheur ! Nous arrivons à 2h du matin.

Un petit blocage à la douane qui ne veut pas faire rentrer des français sur le territoire brésilien… Non mais on s’en fiche de rentrer au Brésil, on a juste des bagages à récupérer et à réenregistrer pour un avion à prendre dans 14 heures ! Appel au chef qui constate qu’on est une vingtaine d’autres passagers dans le même cas et qui a du se dire non mais si je dis non qu’est-ce que je vais en faire de tous ces gens là à 2h du mat’!… Finalement, le douanier tamponne nos passeports sans même y jeter un coup d’œil et sans même nous faire enlever nos masques. Bref, on passe ! Ouf ! On fait le tour de l’aéroport et cherchons un endroit pour s’installer. Que des sièges avec accoudoirs (vous savez ces fameux bancs anti-SDF ?!). Nous mettons les paréos de Rio (et oui on est à Rio en plus !) par terre. Les enfants s’installent dessus et on déplie les couvertures de survie. Bien contents d’avoir pensé à prendre ça ! Les enfants s’endorment rapidement, François veille un peu puis finit par trouver une position un peu moins inconfortable et finit par s’endormir laissant le premier quart de veille à Barbara. Barbara passe son temps au téléphone avec sa copine Anne-Flore. Pas sommeil, c’est sûrement le thé de l’avion. Peu avant 6 heures, des manifestants coincés à Buenos Aires, réclament des billets devant une compagnie en tapant dans les mains et en manifestant bruyamment. Peu après, Barbara finit par s’endormir jusqu’à 8h tout contre Galien et François prend le relais pour surveiller notre tribu et nos bagages.

On déambule dans l’aéroport, on joue, on lit, on raconte des histoires, on mange (on a trouvé un restaurant ouvert !!!!!!!). Il est 13h30, on se prépare pour faire l’enregistrement. Et là, on hallucine !! D’habitude, tout le monde mais vraiment tout le monde respecte les deux mètres demandés entre chaque personne. Et bien figurez-vous, que devant AirFrance, tout le monde est collé-serré, prêts à danser la lambada ! L’enregistrement prend du temps. Les garçons veulent refaire une course de chariot (sûrement parce qu’on les avait laissé faire à Catamarca), on se fâche un peu et une dame nous lance « Ah ben dis donc, ça va être bien le confinement ! ». @Françoise, Barbara en a perdu ses réflexes CNV ! Elle lui a répondu qu’on ADORAIT être avec nos enfants mais qu’on était un peu fatigués vu qu’on avait dormi dans l’aéroport « #!!. Bon, en même temps, on l’a insultée très fort dans notre tête, même peut-être à voix haute devant nos enfants. Si les élèves de Barbara lisent cet article… vous voyez, ça peut même arriver à la maîtresse ! 😉

En l’espace de quelques heures, on a entendu plus de plaintes et de réflexions désagréables qu’en trois mois et demi de voyage.

Nous nous sommes souvenus à quel point ça nous frappait à chaque fois qu’on rentrait de l’étranger de cette attitude de certains français et françaises. Franchement, j’avais oublié…

Nous voulons vous remercier chers lecteurs, amis et famille, de ne pas être comme ça. On a pensé à vous et ça nous a fait du bien !

Nous sommes arrivés à Paris vers 7h. On a eu un papier de la douane à présenter lors des contrôles de police comme attestation de déplacement. Nous avons pris nos billets RER (42€ pour nous 5) pour nous rendre compte que les barrières étaient ouvertes et que c’est gratuit par contre, les guichets automatiques fonctionnent très bien eux ! 🙁 Si des allers Roissy -> Paris intéressent quelqu’un un jour, dites-le nous, on se fera un plaisir de vous les donner !!

Tout est vide, c’est impressionnant. On arrive à la gare. On a froiiiiiiiiiiiiiid ! On est passés de plus de 30 degrés à 2 degrés et on n’a pas beaucoup dormi. On met tout ce qu’on a sur soi et on patiente. On se fait contrôler. Tout va bien. C’est l’avantage quand on présente un papier à entête de la police nationale à un policier : tout est plus simple ! On cherche où aller aux toilettes. On leur pose la question. Aucun lieu, toilettes fermées et tous les lieux alentours sont fermés. Eux vont dans un train quand il y en a un en gare. Pas de train en gare. On ne tient plus avec les enfants. Avec une jeune fille qui vient d’Argentine aussi, on se trouve un coin dans un caniveau. On rigole bien quand Isis nous dit tout à fait détendue : « C’est vraiment l’aventure qui continue ! En 48h, on a dormi par terre dans un aéroport et on fait pipi dans la rue. » Dans ma tête, je me dis qu’on a vraiment de la chance de dire que c’est « l’aventure », parce que pour d’autres, c’est leur quotidien de dormir à même le sol…

Je vois au loin un gars avec un sac en papier marqué « pain », je m’approche de lui… enfin avec la distance règlementaire et je lui demande s’il a trouvé cette merveilleuse baguette à proximité. Il m’indique où c’est, je file et je nous achète de bons sandwiches parisiens (= bien chers) que l’on a dégustés dans le train.

On monte dans le train. On s’endort. Ah oui bizarrement avoir dormi deux fois deux heures ces deux derniers jours, on a un peu de sommeil en retard ! ET… on se réveille quand le train est en gare de Lyon. Coup d’adrénaline, on range tout et on file sur les quais. Allez zou ! Facile maintenant on est en terrain connu ! Et… non ! Manque de chance, les stations de métros sont exceptionnellement fermées jusqu’à 17h suite à une alerte de suspicion de virus et il est 13h30. Nous prenons en catastrophe un bus qui se dirige à peu près où on veut aller, descendons à Valmy et faisons à pied le trajet jusqu’à Gorge de loup où on pourra prendre le bus jusqu’à chez nous pour récupérer notre voiture.

Vous savez, on en a fait des randonnées. Pendant trois mois et demi, on a marché tous les jours et de nombreuses heures. Parfois, il faisait très chaud comme au parc Talampaya en Argentine ou à Rio de Janero au Brésil et parfois, il faisait venteux et pluvieux comme quand on a fait la randonnée de 24 km du Fitz Roy en Patagonie mais jamais, vraiment jamais, cela nous a semblé aussi difficile ces quelques centaines de mètres de Valmy à Gorge de loup. C’est drôle quand même ! On n’en pouvait plus ! Tout le monde râlait (alors que ça n’arrivait jamais, les enfants ont toujours été à fond) nous y compris. Bon bref, arrivés, on a bien rigolé quand on s’est rendu compte de ça. Notre bus est arrivé, nous sommes montés. Nous avons partagé notre gel hydroalcoolique avec les trois personnes présentes dans le bus. Arrivés devant chez nous, nous avons été accueillis (de loin) par nos merveilleux voisins. Merci !

Merci à Virginie de profiter de notre maison avec sa famille car on peut prolonger notre séjour en allant dans notre chalet familial, à Combloux, dans les Alpes. Virginie avait pris soin de remplir notre coffre de voiture de jeux, vêtements, nourriture. Merci ! Merci à Débora, Kévin, Tom et Lino pour le petit sac avec les jolis intentions. Merci à Sophie, Eric et Quentin qui nous ont répondu rapidement pour savoir si notre papier administratif fonctionnait bien. Merci à Maxime pour son accueil.

Nous avons filé à Combloux et sommes arrivés sans encombre : l’autoroute était vide et les toilettes de l’aire de repos suuuper propres ! et pour cause on était seuls. A 22h, on dormait. Nous nous sommes tous réveillés entre 11h et 15h le lendemain. La palme revient à Octave qui a dormi 17h d’affilés !

Que s’est-il passé entre le 13 et le 26 mars ?

Bonjour à tous !

Certains ont suivi les bribes de la fin de notre périple par Facebook ou par WhatsApp… On vous remet tout ça au clair :

De retour du parc d’Ishigualasto, nous sommes accueillis à San Juan par Augusto, un couchsurfer (cliquez ici pour ceux qui ne connaissent pas le principe). Nous avions commencé la veille à sentir quelques méfiances envers nous. En effet, dans notre dernier AirBnB, l’hôte nous avait demandé de voir nos passeports pour vérifier notre arrivée en Amérique du Sud et nous a même envoyé un message en se trompant de destinataire (!) disant qu’elle annulait notre réservation parce qu’on était français. Même si nous ne sommes pas concernés, on se sent un peu désolés pour cette famille française qui doit bien se retrouver dans l’embarras.

Augusto, malgré les remarques de ses amis et sa famille, a décidé de nous accepter tous les cinq. Il est adorable, nous ouvre sa maison, nous laisse vivre chez lui. Nous partageons de jolis moments ensemble. Durant ces deux jours chez Augusto, de nouveaux petits incidents : par exemple, à une station service pour faire le plein de la voiture de location avant de la rendre, le pompiste entendant l’accent de François lui demande d’où il vient et à sa réponse interpelle à la volée son collègue « Hé ! Il est français » et TOUTE la station se retourne, et le collègue en question blêmit et au « Buenos dias » de François avec un grand sourire, reprend ses esprits et se rassure quand il lui explique que nous sommes là depuis plusieurs mois ; ou encore à la terrasse d’un restaurant, nos voisins de table interpellent un policier pour qu’il contrôle notre identité. Le policier nous pose des questions, nous présente ses excuses et s’en va. La patronne du restaurant présente également ses excuses et bien sûr, nous lui disons qu’il n’y a pas de problème, que les gens ont peur. A partir de ce moment, dans tous les endroits où nous irons, nous commencerons par dire que nous sommes arrivés en Amérique du Sud le 4 décembre dernier, ce qui suffit généralement à rassurer nos interlocuteurs.

Nous arrive un petit incident : Galien tombe sur la main et se fait très mal. On ne sait pas s’il a juste un hématome, une entorse ou si quelque chose est cassée. Après un coup de téléphone à Odile (merci !) et à Mathilde (merci !), nous décidons de demander une radiographie au cas où. Marine (merci !) s’occupe d’appeler notre assurance qui donne le nom d’un hôpital. Nous marchons pendant près d’une heure pour y aller, il fait plus de 30 degrés, il est 14h et nous arrivons dans ce fameux hôpital. Il n’y a presque personne, il a l’air désaffecté, très délabré. Nous entrons dans un bureau où une dame nous explique qu’ils ne font pas de radio ici et nous renvoie vers une clinique à 20 minutes à pied. Nous allons ensuite vers cette clinique qui elle… est fermée ! Non loin de là, une pharmacie. Super ! Les deux pharmaciens sont adorables. Ils nous disent d’aller dans une autre clinique / maison de garde au centre-ville. Ils nous appellent même un taxi (c’est loin) et nous mettent carrément dans le taxi. Arrivés à la maison de garde, le vigile nous refoule : il faut appeler (on ne peut pas) pour prendre un rendez-vous (on part le lendemain). Une dame dans la rue nous interpelle et nous dit d’aller dans l’hôpital à deux rues d’ici. Elle nous prend pour des brésiliens, et on ne la contredit pas… Ça fait plusieurs fois que cela nous arrive et là franchement, ça nous arrange… On commence à être un peu fatigués de traverser la ville.

On arrive à l’hôpital et nous dirigeons vers les urgences. Un panneau indique que les étrangers qui ont de la fièvre doivent passer par une autre porte. Pas nous ! L’hôpital est moderne, le personnel à l’accueil très accueillant. Et finalement, en moins d’une heure, Galien aura vu un médecin, fait une radio (il n’y avait rien de cassé), revu le médecin. Tout le monde a été vraiment adorable ! On n’a pas payé. Ici, tout est gratuit, étranger ou pas.

Barbara commençait à se dire, la mort dans l’âme, que notre voyage était fini. François, lui, avait encore espoir. « On attend que ça passe. Il nous reste trois mois. Même si on reste un mois sans bouger, on aura encore le temps de faire ce qu’on avait prévu ».

Le 17 mars, une heure avant de dire au revoir à Augusto pour prendre notre bus de nuit pour Salta, nos hôtes à Salta annulent notre réservation pour le lendemain ! Un peu stressés à l’idée de ne pas avoir de logement, Rachel (merci !) par des contacts, nous trouve un lieu pour rester tout le temps qu’il faudra. L’appartement est joli, propre, correct au niveau du prix. On appelle, c’est bon aucun problème, on peut y aller. C’est une jolie ville, même si une période de confinement commence dans le pays, on y sera bien. Ouf !

On prend notre bus à 23h30. On est censé arrivé à 14h. On a pris des lits couchettes pour faire plaisir à toute la famille, sachant que le lendemain c’est l’anniversaire de Galien. Le bus arrive avec un peu de retard mais ce n’est pas grave : c’est suuuper confortable ! Tout le monde s’endort rapidement il est plus de minuit. A partir de 7h du matin, trois contrôles policiers se succèdent. C’est un peu dur de réveiller les enfants et de les presser de descendre du bus en leur disant : tout va bien c’est un contrôle de police ! « Hein !?? Quoi ? » Néanmoins, la police est toujours très sympathique. Ils nous parlent très poliment. Ils nous prennent la température, notent nos numéros de passeports, nous posent des questions. Tout va bien, car cela fait plus de 15 jours que nous sommes en Amérique du Sud. Nous reprenons la route, nous arrêtons, sommes encore contrôlés, repartons… jusqu’à la frontière de la province de Salta, le but de notre voyage : nouveau contrôle et là, les règles ont changé depuis la veille au soir mais ni nous, ni la compagnie de bus n’étions au courant. Aucun étranger ne rentre dans la province. Ah. Malaise. Tentative de négociation arguant de notre ancienneté sur le continent mais c’est une fin de non recevoir. Nous voici donc mis hors du car avec nos bagages en plein milieu de la campagne ! Heureusement, un car de la même compagnie que la notre arrive en sens inverse à ce moment là. Nous montons donc dans ce car qui repart dans l’autre sens, sous les regards désolés de notre chauffeur et de son adjoint qui ont pris tous les derniers petits-déjeuners du car pour nous les mettre dans un sac. Encore une fois, nous avons rassuré toutes ces personnes : nous comprenons. Bon, là, on admet, on n’en mène pas large. Le car se dirige vers la capitale de la province de laquelle on ne peut pas sortir.

C’est très bizarre cette sensation de ne pas pouvoir se déplacer librement ! On ne sait pas si on va trouver un logement à Catamarca (la ville où ils nous laissent) et on sent que tout se ferme et que là, tout bascule. Notre voyage est en train de définitivement se terminer : il faut se débrouiller pour rentrer.

Arrivés à la gare routière à Catamarca, on demande à la police s’ils peuvent faire quelque chose pour nous. Ce sont deux petits jeunes qui franchement n’en ont aucune idée. Nous discutons avec un argentin et deux de ses amis italiens qui étaient dans le bus avec nous. Ils vont essayer de prendre un avion pour Buenos Aires ce soir (c’est là où vivent les parents de l’Argentin). Nous nous disons qu’il faut qu’on tente. S’il y a quelque chose de mis en place ce sera à partir de la capitale. Et puis l’ambassade est sur place ce qui peut être pratique si besoin. Ce sera toujours plus simple que de rester coincés dans cette « petite » ville au milieu de la pampa où nous voyons bien qu’il ne se passe pas grand chose. Nous partons pour l’aéroport. Il est loin, nous prenons un taxi. Le chauffeur est incroyablement gentil.

Nous arrivons à l’aéroport, il est 13h. Le vol est à 20h30. Les enfants mangent des gâteaux. Le personnel de l’aéroport appelle un médecin pour qu’il vienne nous faire passer des tests (en gros : questions + température pour la cinquième fois de la journée) pour qu’on puisse prendre l’avion. Deux infirmières arrivent. Et c’est le moment où Isis décide de s’étouffer avec son biscuit et de se mettre à tousser à tousser ! devant les yeux éberlués, effarés de tout le monde. Ah ah ah ! On a bien rigolé jaune ! Isis finit par se remettre, tout le monde se rassure. Les infirmières font la procédure habituelle, sont très aimables, insistent pour faire un selfie (!?) et s’en vont.

Il est 19h, enfin, on peut parler à la compagnie. Et là, le couperet tombe. On ne peut pas prendre l’avion car maintenant le Chili (depuis le matin même) est sur la même liste que la Chine, la France, les USA… bref des pays dits « à risque ». Si on vient d’un des pays de cette liste, il faut observer une « quarantaine » de 14 jours (une quatorzaine quoi) en Argentine. Or, nous sommes en Argentine depuis… 12 jours ! Barbara avait eu l’ambassade qui lui en avait parlé et qui avait dit qu’il n’y avait pas de problème, qu’on pouvait prendre cet avion et qu’on ferait nos deux jours restants confinés à Buenos Aires. Mais la compagnie n’a jamais voulu qu’on parte. Et l’absurdité veut que le lendemain, tous les transports aériens et terrestres s’arrêtent complètement dans tout le pays. Argh.

On s’est dit qu’on était complètement coincés : pas de logement et pas moyen de rejoindre Buenos Aires…

On laisse les enfants faire des courses de chariot dans l’aéroport.

Un médecin vient et propose de s’occuper de nous. Il nous ramène dans la pièce où le contrôle médical a été effectué et nous donne des masques. A partir de ce 18 mars jusqu’au 24 mars, nous ne quitterons pas nos masques. Il nous indique nous avoir trouvé un logement pour ce soir. Nous arrivons dans un lieu indéfini dans une ambulance (au grand plaisir des enfants). Une sorte de grand bâtiment style résidence étudiante du crous complètement vide où on nous montre deux chambres de trois lits chacune avec une douche dans lesquelles nous passerons la nuit. Au final, le GPS indique que ce lieu est le Centre d’Intégration et d’Identité Citoyen et Centre de conventions « Président Perón ». Bon, avec tout ça on n’est pas plus avancé. Le lendemain matin, le discours change un peu et on comprend que nous ne sommes pas hébergés mais confinés, en détention. Il ne s’agit plus de trouver une solution rapide pour partir, on nous demande de rester enfermés ou « un officier de police sera mis devant votre porte ». Ah. On nous apporte à manger de loin. On nous approche de loin. On se sent vraiment comme des pestiférés. On n’a pas d’eau chaude. Mais comme dit Isis : « C’est pas grave, Maman, on est habitué et en plus, il n’y a pas de cafards, c’est mieux ! »

Et comme il n’y a plus d’avions ni de bus qui circulent dans le pays, on se dit qu’on va rester là pour un moment…

Beaucoup de personnes viennent nous voir : ministre de la culture et du tourisme du gouverneur de la province, personnel du SAMU, personnel de l’organisation de la santé de la province, police… Nous n’avons pas retenu tous les noms… Tout ce qu’on peut vous dire, c’est que tout le monde a été adorable. Ils étaient juste perdus, ne savaient pas pourquoi on était là, qui nous avait emmenés ici, combien de temps on allait rester, qui pouvait remettre l’eau chaude en route, qui s’occupait des repas… On sentait que toute l’organisation était toute nouvelle et que rien n’était vraiment en place.

On se rappellera de cette policière qui posait son téléphone à proximité de notre balcon 5 min le matin et 5 min le soir en partageant sa connexion pour qu’on puisse donner des nouvelles à notre famille et à nos amis.

On se rappellera de Juanchi et de sa collègue qui nous ont apporté des fruits, des gâteaux, du papier, des craies, des feuilles, des crayons de couleur… pour mettre de la douceur dans nos journées.

On se rappellera de Daniel, travaillant pour la Samu. Il est venu régulièrement nous voir pour savoir comment on allait. Sa femme nous a préparé un merveilleux gâteau à la banane que nous avons savouré. Nous en avons profité pour que Galien souffle ses bougies (enfin, la flamme du briquet !). Un grand moment de bonheur et d’émotion !

On se rappellera de notre voisin canadien en détention lui aussi avec nous, très sympathique et qui nous a offert un verre de vin un soir. Pour raconter un peu son histoire : il est arrivé dans ce bâtiment où nous étions quelques heures après notre réveil du premier jour et est reparti en fin de journée car il avait trouvé un logement dès le premier soir en ville où il comptait rester enfermé le temps de sa quarantaine, s’est fait livrer plein de plats qu’il a mis au réfrigérateur et s’est installé tranquillement. C’était sans compter sur les voisins qui l’ont vu arriver dans une ambulance et masqué et qui prenant peur, ont appelé les propriétaires, mais aussi la police, et aussi les journalistes ! Avec tout ce ramdam et devant la pression, il a quitté son logement et nous l’avons vu revenir dès le lendemain plus que dépité ! Et on le comprend !

Le ministre de la culture et du tourisme de la province nous a acheté une carte de téléphone pour que l’on puisse appeler notre ambassade et pour que l’on puisse communiquer avec notre famille et nos amis. Quand on a appelé l’ambassade, ils nous ont dit qu’ils ne pouvaient rien faire pour nous. On nous a demandé si on nous traitait bien. En vrai, on avait seulement deux repas par jour et le dernier à minuit mais en toute sincérité, on n’a rien dit parce qu’on voyait bien que tout le monde essayait de faire de son mieux, que c’était un problème d’organisation. Il faut savoir que c’était le tout début en Argentine des actions pour limiter la propagation du Coronavirus. L’ambassade nous a dit de trouver un logement via « SOSuntoit », c’est un site qui recense les français qui vivent en Argentine et qui acceptent d’accueillir d’autres français en galère. On lui a quand même dit que ça allait être compliqué : la ville où on se trouve n’est pas bien grande et nous sommes cinq…

Un médecin passe et nous donne un document qui indique que cela fait plus de 14 jours qu’on est en Argentine et qu’on est en bonne santé. LE certificat ! LE laissez-passer ! Le début de la liberté ?

Finalement, le ministre décide de prendre les choses en main et nous voilà en communication WhatsApp jusqu’à 23h avec une de ses collègues qui nous trouve un vol (que 5 vols dans tous le pays !) de Tucuman (la capitale d’une autre province voisine – mais pas Salta ! -) à Buenos Aires pour le lendemain. Nous trouvons facilement un AirBnB à Buenos Aires pas loin de l’aéroport international. On se dit que ce sera mieux d’être prêt si on trouve un vol pour la France rapidement. A midi, un mini-bus vient nous chercher. Le chauffeur est très gentil. Il est un peu tendu. Les règles ont (encore !) changé depuis la matinée, l’ambassade de France a demandé à ses ressortissants de se rapprocher de Buenos Aires, d’où la possibilité de circuler pour nous emmener à l’aéroport de Tucuman, qui est à plus de 3 heures de route. Mais la police sera-t-elle déjà au courant ?

Nous passons trois barrages de police, le chauffeur montre son papier officiel du Ministre. Premier barrage, ils le font descendre et discutent un moment ensemble. On lui demande ce qu’il s’est passé, il nous dit « Tout se passerait bien, si seulement ils savaient lire… » Ça nous a fait sourire. Pour les autres contrôles, ça passe sans embûches… Il nous dépose à l’aéroport. Lui, refera les 3h de route de retour. Il nous donne des bouteilles d’eau. Encore merci !

On arrive à l’aéroport. Les enfants mangent des gâteaux. Tout est fermé. On est une quinzaine de passager tous bien espacés. On vient nous prendre à tous notre température. On attend. Il faut bien imaginer les scènes : depuis le 18 mars, tout le monde (vraiment tout le monde) porte un masque. Les personnels à risque, ont eux des combinaisons, des sur-chaussures, des charlottes. Personne ne touche à nos affaires personnelles, même à nos passeports (lors de l’enregistrement, il faudra tendre le bras et le montrer bien ouvert à distance).

L’avion partira avec une heure de retard : les personnes déjà présentes dans l’avion ont dû descendre trois par trois pour après subir un contrôle sanitaire individuel. L’avion est ensuite complètement désinfecté. Nous montons, nous nous installons, nous respirons. On est dedans ! Une bonne chose de faite !

Au bout d’une heure trente, on entend que l’avion va atterrir à… Iguazu !! On s’est trompé d’avion ? Ce n’est pas possible ! Il n’y en avait qu’un ! En fait, l’avion faisait une escale pour récupérer des voyageurs. L’avion s’est complètement rempli, rempli d’étrangers et d’Argentins en galère…

Nous arrivons donc à Buenos Aires, 4h plus tard au lieu d’1h30. Grâce au WhatsApp illimité avec la carte argentine, nous avons pu prévenir notre hôte du retard accumulé au fur et à mesure du voyage. Arrivés à l’aéroport, tout est vide. Seulement le débarquement de notre avion. Nous devons prendre deux taxis (avec le confinement : deux passagers maximum par taxi). Nous demandons de mettre un adulte avec un et deux enfants. Ils comprennent, pas de problème. Nous arrivons à minuit dans notre AirBnB. Cela fait 12 heures que nous sommes partis. Les enfants mangent des gâteaux… et au dodo !

Jusqu’à deux heures du matin, nous continuons de chercher des vols. Barbara s’endort. François n’arrive pas à la réveiller. Elle dort toute habillée. Le lendemain, les enfants mangent… des gâteaux ! Nous cherchons de nouveau des vols : toujours des prix exorbitants (entre 15 000 et 25 000 euros pour 5 pour rentrer en France). Les deux vols qui partent pour Paris de Buenos Aires sont plein, sauf la Business Class à 3 600€ par personne (sérieusement : une business class alors qu’on est tous coincés ici !!!). L’ambassade est claire : si vous voulez rentrer, pas de rapatriement, il faut vous débrouiller seuls. Ils nous confirment aussi ce qu’on avait vu sur les réseaux sociaux : parfois les vols s’annulent et ne sont pas remboursés et on perd tout notre argent. Ils confirment aussi que si la politique du pays où on fait escale, change, on peut rester coincé dans le pays.

On finit par trouver « un » vol « pas trop cher » qui part dans trois jours et qui fait : Buenos Aires -> Santiago -> Sao Paulo -> Londres -> Lisbonne -> Lyon. 40 heures de voyage… Sinon ça repousse à une semaine et c’est toujours 37h de voyage. On n’a pas le choix. On le prend. Plus de 4 200 euros, et… ça ne passe pas avec nos plafonds de CB qui sont dépassés ! On appelle Pablo et Marie à l’aide pour utiliser leurs cartes à la place des nôtres.

Entre temps, sur un groupe WhatsApp de familles françaises bloquées en Amérique du Sud, un participant montre une copie d’écran de la page Facebook de l’ambassade avec un vol direct Air France du Brésil « Rio de Janeiro -> Paris » demain après-midi et un vol Emirates Airlines pour se rendre de Buenos Aires à Rio ce soir. Le genre de vol qui s’arrache et qui est complet en 40 minutes. Surtout qu’il part du Brésil et qu’il y a 10 000 français coincés aussi au Brésil sans parles des autres européens : belges, allemands, qui prennent aussi ces vols pour rentrer. On vérifie vite les prix, au total 815 euros par personne, c’est plus du double de la normale mais on est très contents de ce tarif ! Et surtout il n’y a qu’une escale ! Pablo nous sauve avec sa cb. On a le cœur qui bat à 12 000 à l’heure. Tout fonctionne ! On a tous nos billets ! On annonce aux enfants qu’on part ce soir !!! Là ! On parle de nos sentiments, de ce qu’on ressent. Tout est allé si vite !

On est un peu perdus… Contents d’avoir trouvé une solution pour rentrer, un peu soulagés de quitter l’Amérique du Sud devant la probable grave situation sanitaire qui s’annonce et devant tous les blocages à venir encore, et en même temps, nous sommes tellement tristes…

On a marché sur la lune !

Ou plus exactement… dans le Parc Ischigualasto ou la « Vallée de la lune ».

Aujourd’hui, nous avons pu visiter ce parc, qui, nous venons de l’apprendre, sera fermé pendant un mois à partir de lundi pour la mise en protection « Coronavirus »… On a eu chaud !

C’est un parc où il est obligatoire de circuler en convoi avec un guide. Tout le monde suit donc avec sa petite voiture.

Ischigualasto, cela veut dire « asto » = terre de, et « Ischigual » = la mort en langue indigène. Terre de la mort, c’est le nom de ce lieu car les conditions climatiques y sont très durs. En effet, c’est la fin de l’été et quand on y était, il y faisait plus de 41 degrés.

Ce parc est patrimoine de l’humanité de l’UNESCO de part sa géologie mais aussi de part les découvertes paléontologiques qu’on y a faites. C’est l’endroit du monde où l’on a retrouvé le plus de fossiles de dinosaures au monde et l’endroit où l’on a retrouvé le fossile de dinosaure le plus ancien. Il y a de multitude traces de la période Triasique et les découvertes faites dans ce parc ont permis de mieux comprendre l’évolution des dinosaures et d’autres espèces présentes à ce moment.

Sur 25 km de long et 10 km de large, c’est une sorte de succession de reliefs étranges, silhouettes monstrueuses, collines polychromes qui semblent sortis de la palette d’un peintre, semis de roches parfaitement sphériques, étendues blanches où le vent sculpte ses vagues, falaises torturées, le panorama qui se renouvelle sans cesse tout au long du circuit est époustouflant…

Las conchas de Bonchas : Des boules de pierres qui se sont formées comme les perles de coquillages, par ajout de sédiments petit à petit dans l’eau. Sur 63 000 hectares de parc, c’est le seul endroit où l’on retrouve ces boules et on ne sait pas pourquoi. Avant d’arriver pour voir ces pierres sphériques, nous avons vu un « sphinx » en pierre.

La valle de la luna : On a marché sur la lune ! Ça fait vraiment cette impression ! Magique !

El hongo : Une structure en forme de champignon impressionnante !

Et des canyons rouges juste impressionnants.

Une journée de plus où on en a pris plein les yeux…

100 jours !

Cela fait 100 jours qu’on voyage ! Et on en prend plein les mirettes ! Voilà, c’est un chiffre rond et c’était rigolo ! 🎂

Bisous 😚 !

Cañon de Talampaya ! Waouuuuuuuuuuu !

Il y a des jours, on se dit : oui, pourquoi pas ? D’autres où on se dit, c’est vraiment joli ! Et d’autres encore où on se dit que vraiment on aurait été capable de prendre un aller-retour en avion juste pour voir ÇA !

Allez, on fait un petit brief historique-géologique ! Je vous préviens, ce n’est pas ma spécialité alors ça va être simple !

Pendant la période Triasique (mais si vous savez ? Il y a très très longtemps ! Je suis sûre que ça vous fait penser à des dinosaures… Et bien, vous avez raison ! A cette époque, il y avait bien des dinosaures et des algues et des amphibiens etc. Bon donc, le Trias, c’est il y a 250 millions d’années. Il y a certaines personnes qui disent, moins 250 millions d’années mais je ne crois pas qu’on soit à 2020 ans près… Pas bien compris, cette distinction…

Donc, à ce moment-là, il y 250 millions d’année (vous me suivez ?), à cet endroit là (à 2h au Nord de San Juan. Cf. le polarstep), il y avait de nombreux bassins qui se remplirent de sédiments apportés par de puissants cours d’eau. Sauf que lors de la formation des Andes (Vous savez ces montagnes magnifiques que vous avez vu dans un de nos articles de la semaine dernière ?), cet ensemble massif s’est soulevé exposant toute les couches sédimentaires (d’où les magnifiques couleurs, vous allez voir).

Petit rappel ou info sur la Cordillère des Andes : la plus longue chaine continentale de montagnes au monde, 7 000km de long, large de 200 à 800 mètres, altitude moyenne de 4 000 mètres, culmine à 6 962 mètres (l’Aconcagua) et traverse 7 pays. Elle a été formée lors de la subduction de la plaque océanique de Nazca sous la plaque continentale sud-américaine. Les reliefs sont dus au rapprochement des deux plaques ce qui a comprimé et épaissi la croute continentale… Jami de « C’est pas sorcier » montre ça avec une jolie et courte vidéo.

La Cordillère des Andes est née il y a environ 40 millions d’années donc si vous avez tout suivi, c’est bien après la période Triasique ! Donc en gros, l’arrivée de cette grande chaine de montagne a soulevé et fissuré l’ensemble massif où nous nous trouvons d’où deux types de formations géologiques. La première, la formation Los Tarjados, du grès rouge (car il y a de l’oxyde de fer) dense et dur qui constitue les hautes falaises du canyon principale (4 kilomètres de long et 150 mètres de haut quand même !) et la seconde, la formation Talampaya, rose pâle, argileuse et sablonneuse qui s’est usée avec l’érosion et qui forment de multiples statues naturelles. Dans ce lieu, il n’y a plus d’eau car elle a été coupée lors de la formation des Andes.

Bon allez place aux photos ! Ah si, une dernière chose importante : 500 ans avant J.C., des indiens aguada ou d’autres tribus, on ne sait pas trop, ont gravés de nombreux signes sur la pierre : des personnages, des animaux, des formes géométriques. On appelle ça des pétroglyphes. Et toutes ces gravures sont orientées vers la porte du Soleil, l’Est !

Bon, je vous laisse visiter 😉 Nous on a A-DO-RÉ !

La difunta Correa

Direction San Juan, plus au Nord ! Nous louons une voiture pour 5 jours et nous dirigeons vers la ville de San Augustin del Valle Fertil.

Sur la route, nous avons vu un sanctuaire particulier. En effet, en Argentine dans tout le pays, nous avions déjà remarqué sur le bord de la route de petites maquettes de maison avec des fleurs et de l’eau devant. On se demandait ce que c’était. Nous avons trouvé notre réponse ici.

En effet, à l’est de San Juan, érigé en plein désert et objet de toutes les dévotions, se trouve un stupéfiant sanctuaire. Il y a une ferveur impressionnante qui entoure le culte de cette « sainte » improbable, que l’Église officielle ne reconnait pas. C’est l’une des traditions religieuses les plus importantes du pays.

Pour l’histoire, le mari de la fameuse défunte fut enrôlé de force pendant la guerre civile de 1840. Désespérée la jeune femme prend son bébé et suit l’armée à travers le désert, n’emportant que de maigres provisions. Elle meurt de faim et d’épuisement. Des paysans découvrent sa dépouille et là, surprise, l’enfant est encore vivant et tête sa mère morte. Un peu glauque ? Oui, je sais… Plus tard, un berger qui a perdu son troupeau prie sur sa tombe et retrouve miraculeusement ses bêtes… La rumeur de cette tombe miraculeuse se répand très vite, attirant les pèlerins et donnant lieu à d’autres miracles… C’est ainsi que la légende est née…

Lorsqu’on monte les escaliers, on trouve d’innombrables plaques d’immatriculation et de maquette de maison afin que la « sainte » protège respectivement les voitures et les foyers. Au sommet, se trouve une petite pièce où des statues sont abritées et devant laquelle on dépose vœux et offrandes.

C’était une expérience intéressante ! Un peu flippante mais intéressante !

Vin et huile d’olive

Nous avons profité de notre séjour à Mendoza pour visiter deux bodégas : une industrielle et une familiale. Le vin était en général très bon. Nous avons été surpris d’apprendre que la bodéga familiale qui n’utilisait aucun pesticide ne mettait pas en valeur cet élément de vente car selon elle, ça ne change rien à la volonté d’acte d’achat du consommateur. La guide nous a même dit qu’il n’utilisait pas de produits car cela coutait cher et que ça fonctionnait très bien comme ça mais que lorsqu’il y a des pesticides, cela ne va pas dans le vin… Ah bon ? :-/

L’huile d’olive était aussi très bonne. Les enfants ont adoré la dégustation sur de petits pains avec de la tapenade ou de la tomate séchée.

La fête de la Vendimia à Mendoza

Mendoza, ça vous dit peut-être quelque chose… Peut-être les vins ou comme pour nos enfants, un personnage des Cités d’Or ?

Mendoza est une ville à côté des Andes et entourée de vignobles. C’est une ville très agréable où se balader. On a trouvé que les rues étaient larges, aérées, qu’il y avait de nombreux parcs. Il n’y pas beaucoup de lieux cultures car Mendoza fondée en 1561 a été complètement détruite par un tremblement de terre en 1861. La moitié de la population décéda ! C’est une urbaniste français (Cocorico !), Jules Ballofet qui fut chargée de la nouvelle conception.

Pour se remettre dans le contexte de notre voyage, nous avons planifié notre mois de mars pendant nos quinze jours à Puerto Varras. On a choisit nos lieux et nos dates un peu en fonction du calendrier lunaire, de nos centres d’intérêts, des circuits, du coût des logements… bref normal quoi ! Et c’est pendant notre trajet pour Mendoza qu’en papotant avec une voyageuse dans le bus, nous apprenons qu’a justement lieu ce week-end LE festival national le plus important de l’année en Argentine, l’évènement à ne pas manquer : la Fiesta Nacional de la Vendimia : la fête nationale des vendanges. Bref, le gros coup de bol ! On est super contents !!!!

Cela commence le vendredi et le samedi matin pour l’élection de Miss Vendimia. Chaque Miss de chaque canton de la province de Mendoza a élu sa propre miss et a construit un char géant avec sono de ouf et décorations locales. Nous assistons au défilé des gauchos de chaque canton qui ouvrent chacun la voie à leur char où trône la Reina avec toutes ses dauphines qui ont perdu. Pendant que la miss du canton parle au micro pour tenter de se faire élire Reine de la fête, les autres miss nous lancent des cadeaux du haut de leur char : du raisin en grande partie mais aussi des photos à l’effigie de leur championne, ou encore des pommes, des fruits secs, des sachets d’origan… du popcorn (une spécialité locale ???) et même des melons ! Là, il ne faut pas se louper quand il arrive ! Autant vous dire que les enfants ont adoré essayer de rattraper les fruits de cette tradition. Et la récolte a été plutôt bonne !

S’ensuivent 3 soirées : du samedi soir au dimanche soir avec des spectacles. Qui ne tente rien n’a rien et même si on était à la dernière minute, on a cherché des places ! Le premier soir c’était l’élection de la reine, le second un concert rap et rock et le troisième des danses traditionnelles. C’est parti pour le concert rock ! Et hop !

Journée au parc et tout doucement nous nous dirigeons vers l’amphithéâtre de 20 000 places en début de soirée. On arrive tranquillement une heure à l’avance et là ce qui semblent être des groupes locaux (super bons !) nous font patienter sur scène le temps que tout le monde arrive. A 21h précises les lumières s’éteignent pour le début de spectacle. On a remarqué qu’ils ont enlevé batteries, amplis, cables, retours… et on trouve ça un peu bizarre mais bon, c’est qu’il doit y avoir une petite première (deuxième) partie. Et là… deuxième gros coup de bol. Heureusement que nous sommes assis…

Ce n’est pas à un festival de groupes rock qu’on assiste mais à un spectacle féérique gi-gan-tesque reprenant l’histoire de la vigne, une dose d’humanité, d’écologie, de l’humour, du tango bien sûr, beaucoup de musique et beaucoup beaucoup BEAUCOUP de danseurs ! 1 000 personnes se sont succédé sur scène et ceci sans compter un orchestre symphonique complet qui accompagnait. Le spectacle a durée deux heures ! avec des mises en scènes superbe, des acrobates, des danseurs, des chanteurs, des feux d’artifice… Un truc de folie. Il est 23h. C’est fini ? On rentre ? Ah non ? Maintenant commence un concert avec Fito Paez, sorte de Jean-Jacques Goldman national, qui a mis le feu jusqu’à plus de minuit… 19 995 personnes (oui nous cinq, on ne les connaissait malheureusement pas) qui chantent ses chansons avec lui, c’est très impressionnant !

Comme vous l’aurez compris, nous avons pu avoir des places à la dernière minute sur Internet et nous avons donc pu assister à ce fantastique spectacle ! Ce qui nous a surpris :

  • La qualité du spectacle. On a rarement vu ça ! Que ce soit au niveau des danseurs, des chanteurs, des sons et des lumières (10 mois de préparation). Il y a carrément eu plusieurs fois des feux d’artifice et des flammes qui jaillissaient près de la scène
  • L’âge des danseurs. Bien sûr, il y avait des 20-25 mais pas que. Tous les âges étaient représentés et le niveau était très haut.
  • Le prix ! Nous avons payé 180 pesos chacun, ce qui revient à…2.50€ ! Et c’est vraiment très bas, même pour les argentins ! Pour vous donner un exemple, la barquette de frites était à 130 pesos sur place. C’est, en fait, la municipalité et le gouvernement qui paient les artistes donc les argentins par leurs impôts.
  • La diversité des spectateurs. Comme le prix est bas, il y a des personnes de toute classe sociale. Il y a aussi des gens de toutes les générations et ça c’est chouette à voir.
  • La sécurité. Il y a un policier ou une policière tous les 5 mètres mais aucun de nos sacs a été fouillé. Les gens viennent avec leur glacière, leur petit coussin et vendange oblige… leur bouteille de vin ! C’était plutôt agréable de ne pas avoir le plan vigipirate que l’on a en vigueur en France. C’était « comme avant », « à la cool ».
  • Les rencontres. Ben oui, comme de partout, on rencontre de super personnes ! Nos voisins de droite ont souhaité partager une partie de leur repas avec nous. On a bien sympathisé et papoté. En partant, on a voulu prendre un colectivo pour nous ramener dans le centre de la ville. Nous avons fait un bout de chemin à pied avec un jeune couple et en arrivant dans le bus, le chauffeur nous dit qu’il faut une carte de bus (qu’on n’a pas, on avait tout fait à pied jusqu’ici). Il nous dit de passer. En discutant, on se rend compte que c’était le jeune couple qui avait fait un signe au chauffeur et qui avait payé pour nous 5… Bon bref, adorables ! On les a évidemment bien remerciés !

PS : Nous avons fait un petit tour au musée des sciences. Très intéressant !

Le concert du soir ! Géant !