Le lendemain, nous avons pris un bus pour la « capitale » de l’île. 1h20 plus tard, nous sommes arrivés à Castro et notre priorité était de trouver un logement. Ce qu’on avait trouvé sur Internet était vraiment trop cher, nous avons décidé de trouver sur place. On a trouvé deux chambres dans un hôtel. Nous avons pu négocier le prix (on a mis les 3 enfants dans le sens de la largeur d’un grand lit). Nous ne sommes restés qu’une nuit et c’était bien comme ça. Ce n’était pas d’une propreté exemplaire et c’est un euphémisme ! Nous avons pu visiter l’église de Castro, une des fameuses églises de Chiloé, dont 16 sur l’île sont classées comme patrimoines de l’UNESCO. En effet, ces églises sont construites entièrement en bois : mélèze à l’extérieur et pin et cyprès à l’intérieur. Cela donne un effet très chaleureux à l’intérieur.
Nous allons voir les maisons sur Pilotis, les Palafitos, et nous observons de nouveau des cygnes au cou noir que nous avions vu à Puerto Natales.
Le soir, pendant le moment de classe, on entend du bruit dans la rue. On est tombé sur le début du festival « fiestalsur ». Quelle chance ! On finit la classe et on court dans la rue pour assister au concert.
Le saviez-vous ?
Les Chonos furent les premiers habitants de l’archipel. Ce peuple indigène parcourait dans leurs canoës (dalcas) la mer intérieure et vivait des ressources de la mer (poissons et crustacés). Après les Chonos, les Huilliche, furent la seconde ethnie à arriver dans l’archipel. Ce peuple d’agriculteurs et de pêcheurs contribua au déplacement des Chonos vers le sud. Les descendants de ces pionniers habitent toujours à Chiloé, et leur apport à la culture de l’archipel a été majeur tout au long de leurs cinq siècles de vie dans les îles. En 1540, un Espagnol signale la présence de l’archipel. Ce n’est qu’en 1563 que Francisco de Villarga explore plusieurs îles de Quinchao. En 1567, soit 27 ans après le début de la conquête du Chili, le processus de conquête de Chiloé commence. Les colons imposent l’influence occidentale à tous les niveaux (culturel, religieux, social…).
Quelques coutumes des chilotes :
La minga. Cette coutume de l’île de Chiloé est significative de l’esprit qui habitait les pionniers et qui a perduré parmi les habitants de l’île jusqu’à nos jours. Selon la minga, tous les voisins se réunissent pour œuvrer en commun quand le travail est trop considérable pour être effectué par un seul homme (ex : semailles, moisson, abattage d’arbres, déménagement et déplacement d’une maison par voie terrestre…). Les voisins sont remerciés par un repas ou parfois par un bal qui célèbre la fin des travaux. Ainsi, à l’occasion de la restauration de l’église de Castro, l’aide de la communauté a été sollicitée tant sur le plan financier que sur celui de l’entraide aux travaux.
Le medan. Autre coutume très ancienne de Chiloé, le medan permettait de se procurer un objet ou un animal, qui venait à manquer dans une famille, en sollicitant l’aide de voisins ou de parents. A cette occasion, ces derniers étaient invités à festoyer et à assister au bal la nuit du medan. Le bal était organisé par le chef de la famille solliciteuse et tous les invités se devaient d’y apporter l’objet ou l’animal demandé. Il y avait donc des medan de mouton, de blé, de volaille ou de tout produit ou animal de première nécessité. En favorisant la circulation dans une communauté de produits que l’on était dans l’incapacité d’acheter, cette coutume permettait de limiter les effets d’une année de mauvaises récoltes.