Nous sommes en dortoirs, 4 lits de chaque côté des toilettes et des douches. On s’installe et on fait une visite du bateau. On rencontre Mathilde, Nicolas et leurs deux enfants Anna et Adam : las Margouillas. On passera beaucoup de temps ensemble pendant le séjour. Ils viennent de la Réunion et font à peu près le même trajet que nous sauf qu’eux sont en camping-car. Les enfants s’entendent très bien et passent beaucoup de temps à jouer ensemble. Les parents, quant à eux, sont très contents de pouvoir partager des expériences communes.
Notre séjour… que dire ? C’était magique ! Pour commencer, on a eu un temps fabuleux ! Ce qui est très très exceptionnel ! On s’était préparé à beaucoup de pluie et de vent. On avait même acheté des ponchos de pluie à Puerto Natales au cas où. Ce qui n’était pas une mince affaire pour la taille des garçons… Ici, il pleut 300 jours par an minimum. Même le personnel travaillant à bord a dit qu’il n’avait jamais vu ça : trois jours de beau temps d’affilé, même deux jours ne s’étaient jamais vus cette saison. On se dit qu’on a beaucoup de chance. Surtout que la semaine dernière, pendant trois jours les passagers ont eu une visibilité de 7 mètres… pendant toute la traversée.
Nous sommes passés dans de nombreux canaux et avons pu admirer de nombreux fjords (les fjords n’ont qu’une entrée alors que les canaux ont une entrée et une sortie). Hormis un village « Puerto Edén », durant 3 jours et 4 nuits, seules étaient présentes des terres inhabitées et pour la grande majorité par encore explorées. Incroyable ! Il faut savoir que normalement les conditions sont très difficiles ici. C’est un vrai défi pour les scientifiques de venir faire des missions dans ces contrées. L’océan Pacifique n’a de pacifique que le nom et est très souvent sujet à des tempêtes et qu’à cet endroit du globe, il y a régulièrement des tremblements de terre qui provoquent épisodiquement des raz-de-marée.
La température de l’eau est entre 4 et 6 degrés, aucune chance de survivre si on tombe à l’eau… Quand on a rejoint l’océan, on a vu la différence de couleur de l’eau entre l’eau salée et l’eau douce.
On a croisé une épave de bateau pirate qui s’est encastrée en 1972 contre un autre bateau qui lui-même s’était encastré sur un rocher. Ce bateau pirate faisait de la contrebande de sucre pour aller le vendre en Argentine. Aujourd’hui, c’est le domicile de nombreux oiseaux de mer. En mai prochain, il y aura une expédition de l’armée pour observer l’évolution de ce « sandwich » de bateaux.
Le saviez-vous ?
Tout l’archipel chilien n’existait pas auparavant. Il existait deux cordillères (chaîne de montagne) : la Cordillère des Andes et une plus petite, la Cordillera de la Costa. Les deux étaient séparées par un glacier. A la fonte du glacier, la petite cordillère s’est retrouvée en partie submergée, ce qui a constitué toutes les îles que nous pouvons observer aujourd’hui, y compris l’île de Chiloé où nous irons plus tard.
Quand nous avons navigué en plein océan, le fond est passé brusquement de 2 000 mètres à 500 mètres de profondeur. Les courants venant de l’océan viennent taper contre cette falaise sous-marine, ce qui provoque de grosses vagues. Heureusement pour nous, il n’y avait pas de vent au même moment !
La silice qui descend des montagnes nourrit le phytoplancton qui nourrit le zooplancton et qui nourrit les baleines. A l’endroit du golfe du Corcovado, il y a beaucoup de silice et c’est donc l’endroit privilégié pour observer les baleines.
Durant notre séjour, nous avons eu la chance de voir de nombreux oiseaux (des albatros, des pétrels d’Antarctique), des loutres de mer, des dauphins du Chili qui faisaient des cabrioles de fou et qui faisaient la course avec le navire et… clou du spectacle… des baleines Minke ! C’était vraiment émouvant de voir tous ces animaux ! De l’émerveillement à l’état pur ! Isis n’arrête pas de se dire que c’était irréel, comme encore dans un rêve !
La vie à bord est très calme. Pas de wifi et beaucoup de belles rencontres ! Quelques exposés sur le trajet, les animaux de Patagonie ou bien encore une mission scientifique sur « La Isla Madre de Dios » aperçue au début de notre trajet. Les repas sont copieux et bons (ça nous change des sandwiches et des pâtes !). Nous faisons l’école le matin puis Barbara et Isis vont au yoga, sur le pont, s’il vous plaît ! Après le déjeuner, c’est jeux de cartes et balades sur le pont à la recherche du moindre signe de faune marine.
Ce fut un voyage de contemplation. Lent. Savoureux. Des paysages à couper le souffle. Les magnifiques surprises d’avoir croisé les animaux. Trois jours extraordinaires !
Et quelques photos de dauphins et baleines. Enfin… ce qu’on a réussi à prendre en photos !
Magnifiques photos.. vous nous faites rêver .
Continuez avec cette merveilleuse aventure d’enchanter notre quotidien Ecullois 😉
Il n’écrit jamais de commentaires, mais Thibaud suit votre voyage avec moi et il a adoré le récit de ce séjour en bateau.
C’est trop chouette !
😉