Hier soir, nous avons pris, vers 21h, un bus de nuit pour Valparaiso. Nous quittons définitivement la Patagonie pour remonter plus au Nord donc… plus au chaud ! Comme d’habitude, nous prenons la compagnie la moins chère que nous trouvons. Les bus proposent pour les trajets de nuit « semi-cama » ou « cama ». Nous prenons toujours l’option « semi-cama » car le rapport qualité-prix est très bon ! Les sièges sont suffisamment inclinés pour faire une nuit correcte. En cherchant les bus pour Valparaiso, on a vu l’option « salon cama » (Kesako ?) au même prix que les « semi-cama » d’une autre compagnie. Du coup, on a tenté et on n’a pas été déçu. Il n’y a que trois sièges par rangée, je vous laisse imaginer la grandeur des sièges. On a eu droit à des plaids, des coussins sont intégrés pour reposer sa tête sur le côté… Bon bref, c’était une nuit plutôt confortable !
Nous sommes arrivés vers 11h ce matin. Nous nous sommes dirigés vers notre logement, pas extraordinaire mais qui a le grand avantage d’être en plein centre. Après un rapide déjeuner, nous avons pris le temps de visiter la ville.
C’est une ville très intéressante : par son art urbain, sa morphologie (sa partie basse et ses parties hautes avec les différentes collines auxquelles on accède par des funiculaires – 15 exactement), son engagement civique.
Vous avez dû voir aux informations en octobre dernier qu’il y avait de nombreuses manifestations à Santiago mais aussi dans d’autres villes du pays. A l’origine de cette colère, il y a la hausse de la part du gouvernement (le président est Sebastian Piñera) du prix des tickets de métro à Santiago (réseau de métro le plus étendu en Amérique du Sud). Au bout du premier jour de manifestation, le président a suspendu cette hausse mais… la machine était lancée !
La plupart des chiliens en ont marre des conditions socio-économique et des inégalités sociales criantes. Ces inégalités ont peu évoluées depuis la fin de la dictature.
Les manifestants dénoncent : un accès à la santé et à l’éducation qui ne relèvent quasiment que du système privé, un système de retraite par capitalisation (très critiqué car la retraite est souvent inférieure au salaire minimum) et un marché immobilier en surchauffe.
Bon bref, vous l’aurez bien compris. La hausse du ticket de métro a été comme un étincelle.
Pendant ces manifestations, il y a eu beaucoup de débordements des deux côtés. C’est la première fois qu’il y avait des patrouilles de militaires dans la rue depuis la dictature (1973-1990). J’ai entendu parler de salle de torture dans une station de métro à Santiago, de tirs à balle réelles entre les yeux sur les manifestants… Bon bref, ça chauffe !
Un référendum pour savoir si oui ou non, le peuple veut un changement de constitution va avoir lieu le mois prochain. La constitution actuelle, ultralibérale, est un héritage de la dictature de Pinochet.
Sur les photos, vous pouvez voir des inscriptions qui sont en relation avec ce que vit le Chili en ce moment. Les manifestations vont reprendre petit à petit. Les grandes vacances d’été sont terminées. Les enfants ont commencé leur nouvelle année scolaire ce lundi 2 mars.
On nous a conseillé de ne pas sortir après 17h et on va écouter les conseils. Le reste du temps, pas de soucis !
On a eu le sentiment que cette ville vit de grands moment de l’histoire, et a une architecture très originale de part sa géomorphologie. Elle n’est malheureusement pas entretenue et de très nombreux bâtiments tombent en ruines.
PS : Ceux qui ont envie de partager des informations supplémentaires sur la situation politique du Chili, n’hésitez pas ! J’ai essayé de rapporter ce que j’ai lu et compris…